
Né le 1er janvier 1971 dans la préfecture de Fukushima, au Japon, Tsutomu Nihei est parti faire des études d'architecture aux États-Unis d'Amérique. Après l'échec de celles-ci, il retourne au Japon pour se consacrer au métier de mangaka.
Un art-book sur ces travaux et pages couleurs réalisés sur BLAME!, NOiSE, SNIKT!, ainsi que des inédits, est sorti au Japon en fin 2003, sous le nom BLAME! and so on .... Plusieurs interviews (uniquement en japonais) y sont disponibles, où l'auteur s'étend sur les multiples influences de la bande dessinée franco-belge sur son style graphique si particulier (dont les travaux d'Enki Bilal pour lesquels Nihei est fervent admirateur), et lèvent certains points d'ombre de l'histoire de BLAME!.
Je vous propose une présentation de BLAME! (src : Wikipédia)

L'histoire
Killy est un enquêteur à la recherche d'un terminal génétique et d'un porteur de gènes sains. Il travaille indirectement pour le compte d'un certain bureau gouvernemental, instance de la résosphère. Au cours de sa quête, il rencontre Shibo, une scientifique qui se propose de l'accompagner. Shibo et Killy doivent faire face à des silicates, ainsi qu'à des sauvegardes, étranges créatures poursuivant un but bien précis dans une guerre technologique où il n'y a ni pitié ni prisonniers.


L'univers
Le premier texte que l'on peut lire en ouvrant le premier tome est peut-être dans le futur, peut-être sur terre. Le monde de BLAME! est immense, il est une fresque abstraite et angoissante d'un futur décrit par les auteurs les plus pessimistes de la science fiction, où il n'y a ni verdure ni bonheur. Celui-ci s'étale sur des milliers d'étages, faisant parfois eux-même des milliers de kilomètres de haut ! L'ambiance globale est assez sombre, morose et post-apocalyptique. Ce monde froid et étrangement structuré est en évolution constante, d'immenses machines appelées Constructeurs ou Bâtisseurs, sont hors de contrôle. Toutes les civilisations que les personnages principaux rencontrent, semblent avoir perdu les connaissances necessaires pour diriger ces engins qui ne cessent d'agrandir, de modifier, ou d'entretenir l'univers de Blame!. Seul Killy, possède un appareil, dont lui même semble ignorer le fonctionnement précis, qui permet de stopper, via un langage binaire, les "Bâtisseurs". Les civilisations diverses qui composent le monde de Blame! survivent dans un univers naturellement hostile. D'origines humaine, ou visiblement extraterrestre, beaucoup ont perdu leur savoir, et le sens même des lettres. Une ignorance qui les pousse parfois dans des retranchements primitifs des plus sombres. Leur survie dépend de l'entretient des reliques et des armes du passé qu'elles ne peuvent reproduire. Tandis que parfois, d'autres possèdent des technologies de pointe, parfaitement maîtrisées, engoncées dans une structure sociale réadapté au chaos qui les entoure, comme le monde construit autour du complexe scientifique de Vivelec.
Le manga Noise, du même auteur et même éditeur, permet d'éclaircir certains points obscurs de cet univers. Il contient également l'histoire pilote de BLAME!
Un deuxième one shot de Tsutomu Nihei nommé "Digimortal", non édité en France, donne des informations sur le travail qu'effectue Killy. À savoir, mercenaire...
Auteur complet il s'attache égalment à la réalisation d 'un crossover entre son univers et wolverine des X-men dans SNIKT! :


Le dessin toujours maîtrisé mais cette fois ci entièrement en couleur, Nihei signe ici le plus "japonnais" des comics, la rage,la fureur et la bestialité du personnage aux griffes d'Adamantium y sont parfaitement introduites dans un univers violent, et sans pitié.
Dernièrement et toujours chez glénat vient de paraître ABARA.
Toujours aussi glaçant mais moins étrange, l'auteur de Blame! s'adonne ici à une SF plus abordable, un peu moins artistique dans le sens introspectif du terme.

On retrouve cependant les sujets chers à Nihei, des décors froids, des personnages desabusés à la limite du depressif, des dessins nerveux et agressifs.
Une excellente série en perspective.
Les mots ne suffisent pas à expliquer le génie créatif de cet artiste trop souvent méconnu sur la scène manga (pour la France du moins).
pour l'anecdote, l'album SNIKT! a fait parti de la selection officielle d'Angoulême lors de sa sortie, même sans prix ce n'est pas rien !!!